Une viande plus nutritive
Selon la nutritionniste Stéphanie Côté, interviewée pour l’émission L’épicerie de Radio-Canada, la viande biologique est de plus grande qualité, notamment parce que les animaux sont moins stressés. Elle explique que le stress chez les animaux « peut influencer la texture, la couleur et la capacité de rétention de la viande, donc finalement, la qualité du produit de la viande que l’on consomme. Entre autres, les animaux stressés ont tendance à produire des viandes plus pâles, plus flasques et qui ont tendance à perdre leur eau. » Le stress affecte donc la qualité de la viande.
Source : L’épicerie, une émission de Radio-Canada
Par ailleurs, les méthodes conventionnelles utilisées par l’agriculture industrielle sont basées sur l’usage des herbicides, insecticides, et fertilisants artificiels. On sait maintenant que ces méthodes limitent la présence dans les aliments de certains composants essentiels, tels que minéraux, oligo-éléments, vitamines, etc.
Source : Equiterre
« Selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, la viande bio posséderait également davantage d’acides gras polyinsaturés – des gras essentiels que le corps ne peut synthétiser – et moins d’acides gras saturés, ces « mauvais » gras qui bloquent nos artères. »
Source : Magazine Protégez-Vous réalisé en collaboration avec Equiterre
Le risque de développer une résistance aux antibiotiques est moins élevé
Dans la production biologique, aucun antibiotique ou médicament ne peut être mélangé à la nourriture du troupeau. Cette pratique courante dans l’industrie conventionnelle est d’ailleurs remise en question à cause de l’antibiorésistance, un problème jugé sérieux par l’ensemble des intervenants du secteur de la santé humaine et animale. Selon Santé Canada, « la résistance aux médicaments antimicrobiens est un problème sérieux au Canada et un peu partout dans le monde. Le problème, appelé souvent résistance aux antimicrobiens, met la vie en péril, coûte de l’argent et menace notre capacité de traiter les infections chez les humains et les animaux. La collectivité médicale au Canada reconnaît que les plus sérieux problèmes de résistance chez les humains sont attribuables à l’utilisation excessive d’antimicrobiens dans les remèdes administrables aux humains et dans les médicaments employés dans la production de nourriture destinée aux animaux. »
Source : Rapport final du Comité consultatif d’experts sur l’utilisation d’antimicrobiens chez les animaux et les conséquences pour la résistance et la santé humaine
Un produit moins cancérigène
Certaines hormones de croissance administrées aux animaux élevés de manière non biologique peuvent avoir des répercussions sérieuses pour l’être humain. C’est le cas par exemple de l’estradiol-17b, interdit par l’Union Européenne, mais homologué par Santé Canada. Cette hormone possède un potentiel cancérigène pour l’humain.
On a également relié les pesticides utilisés en agriculture conventionnelle avec une augmentation des taux de tumeur au cerveau, de leucémie, de faiblesse intellectuelle, et plusieurs autres troubles. Des chercheurs ont trouvé que ces produits chimiques sont un danger tout spécialement pour les jeunes, à cause du fait que le corps et le système nerveux de l’enfant en développement sont bien plus sensibles à ces produits.
Six types d’hormones utilisés pour stimuler la croissance bovine ont également été interdits par l’Union européenne en raison de leur potentiel cancérigène, mais sont toujours tolérés et utilisés ici. Il s’agit de l’estradiol, la progestérone, la testostérone, le zéranole, l’acétate de trenbolone et l’acétate de mélengestrol. Un boeuf sous hormones grossit de 5% à 15% plus rapidement qu’un boeuf normal. Pour ce qui est des humains, ils présentent une sensibilité différente, face aux hormones, en fonction de leur âge. Un enfant sera plus sensible qu’un adulte, parce qu’il est en croissance
Source : Equiterre
Protéger l’environnement
Les règles imposées à l’agriculture biologique permettent en outre de lutter contre les problèmes environnementaux. En effet, l’agriculture biologique permet d' »améliorer la qualité de la terre grâce à l’utilisation d’engrais naturels comme le compost. De plus, sans pesticides, les micro-organismes, vers de terre, araignées, coléoptères et autres bestioles prolifèrent, ce qui la rend plus fertile. Ainsi, on évite de polluer la nappe phréatique et les cours d’eau environnants avec des produits chimiques. Le bio est aussi la seule façon d’éviter les organismes génétiquement modifiés, l’étiquetage des OGM n’étant toujours pas obligatoire au Canada. (…) Un éleveur qui pratique l’élevage biologique doit laisser ses bêtes grandir au rythme de la nature, sans antibiotiques ni hormones de croissance. Il leur donne de la nourriture bio et les fait paître dehors lorsque le climat le permet. Si elles sont malades, il préfère les traitements naturels aux antiobiotiques, n’utilisant ces derniers qu’en ultime recours »
Source : Magazine Protégez-Vous réalisé en collaboration avec Equiterre
Changer la logique purement industrielle de l’agroalimentaire mondial
« Au Québec, les Loblaws, Provigo, Maxi et Intermarché appartiennent à Loblaw, IGA à Sobeys, et Super C, Metro, Marché Richelieu et Les 5 Saisons à Metro. À eux seuls, ces trois géants contrôlent près de 90 % du marché ! (…) Les aliments industriels ont des prix artificiellement bas parce qu’ils laissent la facture de la dépollution à l’ensemble de la société. (…) De plus, 48% des aliments et 70% des fruits et légumes proviennent de l’extérieur de la province, selon le Conseil canadien des distributeurs en alimentation.
Trois fois par jour, à l’heure des repas, chacun d’entre nous peut contribuer à changer la logique purement industrielle de l’agroalimentaire mondial. Comment ? En cultivant son jardin, en achetant directement des producteurs sur les marchés, en consommant des produits locaux, en se procurant des produits équitables ou en soutenant l’agriculture biologique d’ici et d’ailleurs. »
Source : Magazine Protégez-Vous réalisé en collaboration avec Equiterre
Ne pas confondre viande biologique et viande naturelle
L’ensemble des produits alimentaires mis sur le marché au Canada sont couverts par des garanties de sécurité et de qualité. Mais la viande naturelle n’offre que certains des attributs des viandes biologiques. Surtout, l’utilisation du terme « naturelle » n’est pas réglementé, contrairement au terme « biologique ». En effet, l’agriculture biologique doit répondre à des critères supplémentaires en termes de production et de transformation des aliments. Une importance toute particulière est accordée à la protection de l’environnement et, en ce qui concerne l’élevage, au bien-être des animaux.